Perspectives 2019 de l’industrie chimique du Royaume-Uni

Dans cet article, nous visons à vous présenter un aperçu rapide et facilement assimilable des principales tendances et évolutions d’un secteur choisi des principales industries de transformation, dans l’une des régions que nous couvrons. Pour plus de renseignements sur les secteurs que nous couvrons, cliquez ici.

Dans notre dernier article traitant des perspectives industrielles, nous avions constaté un état d’esprit de maintien du statu quo, qui se traduisait par une reprise de la progression des plans de dépenses en capital.

Tandis que d’énormes risques liés au Brexit menacent le secteur de la chimie du Royaume-Uni en 2019 et au-delà, ses perspectives restent assez positives. Nul ne peut cependant nier les risques significatifs qui pèsent sur cette industrie sans un accord potentiel, en cas de « no deal Brexit ».

Défis de cette industrie

Les études du gouvernement, de la Chemical Industries Association (l’Union britannique des industries chimiques) et d’autres organismes industriels semblent toutes s’accorder sur le fait que c’est l’industrie chimique qui pourrait subir le plus gros impact du Brexit.

Les principaux domaines de préoccupation sont :

• Chaîne d’approvisionnement – De l’étape des matières premières à celle des produits finis, de multiples passages de frontières interviennent.

• Environnement réglementaire – Implications du règlement européen REACH – Accès du R-U au marché unique, nécessitant un REACH du R-U. La duplication de la conformité et de l’enregistrement a des implications majeures au niveau du coût.

• Dotation en personnel et recrutement – Le retrait de l’accès à des recrues et ressources essentielles basées dans l’UE pourrait rendre le secteur chimique britannique moins compétitif. Dépendance de l’industrie chimique britannique envers une main d’œuvre internationale mobile et hautement qualifiée.

Les incidences sur les coûts seront probablement plus marquées pour les PME, qui suite aux risques identifiés, subiraient des augmentations de coûts proportionnellement plus importantes.

Comme on pouvait s’y attendre, l’impact potentiel du Brexit semble se manifester sur les investissements en capital. Dans notre autre article couvrant l’industrie agro-alimentaire, nous avions récemment signalé que le récit négatif qui circule ne correspondait pas vraiment au tableau réel des investissements des 12 mois à venir.

Ces investissements représentent des sommes importantes, provenant de croissance et de maintenance organiques, mais aussi de nouveaux investissements étrangers progressant dans le flux. Plusieurs groupements régionaux majeurs d’industries lourdes comme Grangemouth, Teesside, Humberside, Runcorn et Fawley occupent une place importante dans notre base de données de projets réservée à nos abonnés.

De gros industriels comme INEOS, Sabic, et les cinq raffineurs restants au Royaume-Uni investissent afin d’assurer leur présence à long terme dans le pays après le Brexit. De nouvelles concessions sont en cours de signature dans les régions du Nord-Est et de l’Humberside, accompagnés de projets d’expansion, de modernisation et de remise à neuf, tous inclus dans les budgets de capex.

De façon générale, l’incertitude a un plus gros impact sur les fabricants de moindre taille, et pour eux les perspectives sont légèrement moins positives. Bien entendu, l’avenir des 12 prochains mois est en grande partie dépendant de tout développement significatif concernant le Brexit et la relation future du R-U et de l’UE.

Tendances

En plus d’investissements en capital dirigés vers de nouvelles lignes, des expansions de procédés et des réinstallations, d’autres domaines attirent aussi des dépenses significatives de capex et d’opex. Voici quelques tendances que nous percevons comme des domaines à surveiller maintenant et l’an prochain.

Numérisation

Comme pour d’autres secteurs manufacturiers, les technologies de « quatrième révolution industrielle », l’Internet des objets et l’intelligence artificielle gagnent tous en importance et en influence. Les opportunités que présentent l’optimisation, la sécurité et la fabrication intelligente sont significatives et bien réelles. Citons par exemple l’amélioration de la logistique et la réduction des déchets grâce à l’emploi de capteurs en boucle fermée.

Gaz de schiste

Au Royaume-Uni, le gaz de schiste et plus spécifiquement le processus de fracturation a été source de débats intensifs, la préoccupation étant centrée sur son impact environnemental. Il existe cependant des opportunités à saisir en termes de création d’emplois, de réduction de coûts et de moindre dépendance à l’avenir du gaz russe importé.

Politiques environnementales

L’impulsion axée vers des politiques respectueuses de l’environnement peut représenter des opportunités pour les fabricants de produits chimiques et par extension, pour les fournisseurs d’équipements et de services afférents, particulièrement sur le long terme. La demande pour des produits et des processus de production de moindre impact va en augmentant, et les gouvernements introduisent des réglementations toujours plus strictes pour y parvenir. À court terme, cela peut se traduire par une augmentation de coûts pour les entreprises, mais aussi par une incitation à plus d’efficacité et de productivité par la réduction des déchets. Une opportunité existe aussi au niveau de nouveaux produits biologiques.

Chimie verte

On appelle chimie verte le vaste effort de l’industrie pour réduire l’impact négatif de la production chimique sur l’environnement par ses émissions et ses déchets, en développant des produits et procédés alternatifs. L’évolution vers des matières premières issues de la biomasse représente un de ces développements influents. Ces dernières années, il y a eu par exemple une augmentation de la demande pour le D-limonène, résultant du virage des fabricants vers des intrants plus écologiques. Le D-limonène est le constituant principal de l’huile essentielle extraite des écorces d’agrumes.

Impression 3D

L’impression 3D est en passe de devenir une technologie cruciale en fabrication en général, le secteur chimique n’y faisant pas exception. Plusieurs acteurs majeurs investissent déjà en liaison avec les fabricants d’équipements d’impression 3D, afin de développer des produits chimiques adaptés à cette technologie. La production de polymères, de résines ou de poudres capables de répondre aux normes requises tout en performant de façon efficace sur une imprimante 3D pourrait représenter une formidable source de revenus pour les sociétés chimiques.

Régénération du R-U

Une grande partie des actifs des industries lourdes du Royaume-Uni atteignent maintenant la fin de leur durée de vie opérationnelle prévue. Après le Brexit, une présence au R-U est perçue comme nécessaire pour les propriétaires de ces infrastructures et des investissements sont proposés ou en cours, afin de prolonger la durée de vie utile des installations de traitement et de raffinage à : Grangemouth, Fawley, Runcorn et Teesside, parmi d’autres. Les actifs sous-marins de la mer du Nord et de la baie de Morecambe continuent de produire des matières premières et de nouvelles ressources font leur apparition, d’où le besoin continu de maintenir et de développer les actifs terrestres.

Automatisation et réalité virtuelle

Ces spécialités pourraient aider les sociétés de produits chimiques à retirer leurs personnels d’environnements dangereux ou présentant des risques. En évitant d’envoyer de précieuses ressources humaines sur ces sites, leurs problèmes pourraient être résolus par une solution automatisée ou contrôlée à distance.

Ce que nous couvrons

Chez Protel, nous communiquons actuellement sur environ 272 projets chimiques actifs avec une valeur potentielle d’investissement de 8,97 Mds de GBP.

Voici certains des plus gros investissements en capital prévus dans le secteur de la chimie, que suit Protel (données tirées de notre moteur de recherche MyProtel, détails complets accessibles à nos abonnés) :

• Sellafield Ltd – Prestations de services d’ingénierie – 923 Mio de GBP
• Inovyn Chlorvinyls Ltd – Masterplan de régénération du site – 250 Mio de GBP
• Sabic Petrochemicals Ltd – Nouvelle usine de production – 250 Mio de GBP
• INEOS Olefins & Polymers – Programmes de craquage d’éthane / conversion de craqueur – 450 Mio de GBP
• EnQuest plc – Modernisations de sites – 250 Mio de GBP

Intéressé par ce que vous venez de lire ? Si vous cherchez à étendre votre champ d’actions dans les marchés européens des denrées alimentaires et des boissons, nos nouvelles données de projets vous seront certainement précieuses. Contactez-nous dès maintenant pour découvrir comment Protel pourrait aider votre société.