Perspectives 2019 des investissements en capital dans les industries irlandaises de transformation

Protel fait le suivi des activités de projets de capex sur l’ensemble des secteurs principaux de transformation, afin d’aider les fournisseurs à remporter de nouvelles affaires. Dans cet article, nous visons à vous présenter un aperçu rapide et facilement assimilable des principales tendances et évolutions d’un secteur choisi des industries de transformation, dans l’une des régions que nous couvrons. Pour plus de renseignements sur les secteurs que nous couvrons, consultez cette page.

Dans notre précédent article faisant état des perspectives des industries de transformation d’Irlande, nous avions signalé que l’agitation politique que traversait le Royaume-Uni voisin avait eu une incidence significative sur le flux de projets de leurs principaux secteurs.

Avec comme toile de fond une forte croissance économique, l’Irlande manifeste des inquiétudes majeures concernant sa relation future avec le Royaume-Uni, entraînant de sérieuses conséquences particulièrement dans le secteur des denrées alimentaires et des boissons. Les secteurs pharmaceutique et des biotechnologies restent en général dynamiques, malgré de petits problèmes liés à divers facteurs ralentissant la progression de quelques projets de capex.

Secteur pharmaceutique et biotechnologies

En 2018, nous avions signalé qu’en Irlande la quantité de projets s’ajoutant au flux était restée relativement constante sur l’ensemble de la production des biotechnologies et des dispositifs médicaux. Un haut niveau d’activité était visible à la fois aux étapes de planning et de mise en œuvre.
Depuis, le paysage semble un peu moins positif pour 2019, mais globalement de nombreux investissements importants ont encore lieu. Ils sont principalement concentrés sur les plus gros projets (> de 15 Mio d’euros) chez des acteurs majeurs.

Les biotechnologies en Irlande sont toujours en pleine expansion, une tendance qui devrait se maintenir en 2019-2020. Citons quelques exemples d’acteurs majeurs des biotechnologies qui ont des plans de capex en Irlande : MSD, WuXi Biologics, Pfizer, Janssen et Regeneron.

Certaines de ces activités se situent en dehors des clusters biopharmaceutiques habituels de Dublin et de Cork. Pour WuXi, mentionné plus haut, le projet est à Dundalk et pour Almac, à Wasdell.

Un problème de ressources et de capacité en ingénierie persiste depuis l’année dernière, car elles ont atteint leurs limites. Nous constatons que les sociétés pharmaceutiques et des biotechnologies déterminent les calendriers et la portée des plans de capex en fonction de la disponibilité des ressources. De nombreuses sociétés d’ingénierie sous-traitent les travaux de conception et d’études techniques à d’autres sites internationaux, pour mieux se consacrer aux étapes de conception détaillée en Irlande.

Il a été procédé à de nombreux exercices de préparation au Brexit, et certaines sociétés d’ingénierie ont choisi de regrouper l’exécution de projets pharmaceutiques du R-U en Irlande.

Là où nous voyons de petits projets se joignant au flux, ils tendent à être liés à des accords de service à plus long terme. Ils représentent toutefois une excellente façon pour les fournisseurs de commencer à travailler avec certaines des plus grosses sociétés pharmaceutiques et des biotech en Irlande.

Alimentaire & Boissons

Nous avons précédemment indiqué l’incidence considérable de l’incertitude créée par le Brexit au R-U sur les secteurs des denrées alimentaires et des boissons. Une année a passé, mais la situation reste inchangée, bien que quelques tendances positives se dessinent. Les producteurs sont en effet forcés de s’adapter et ils ont mis en place des plans de secours afin de protéger la continuation de la demande pour leurs produits.

Les changements effectués autour de la production fromagère illustrent particulièrement bien cette évolution. Les producteurs faisaient face à la baisse importante de la demande en Cheddar irlandais qui aurait potentiellement perdu sa compétitivité s’il avait été instauré des entraves aux échanges. En 2019 et 2020, nous voyons se dessiner leur réaction : de nombreux transformateurs laitiers investissent pour produire d’autres types de fromages mondialement commercialisables, comme la Mozzarella et le Gouda.

Généralement malgré tout, certaines décisions d’investissement sont retardées. Leur incidence semble la plus forte sur les ateliers pilotes et les investissements à petite échelle innovants, pour lesquels de nombreux programmes sont mis en suspens, les investisseurs adoptant une position attentiste d’une plus grande clarté sur la relation future avec le R-U.

Les acteurs plus importants, tels PepsiCola, tentent une approche beaucoup moins prudente, car l’incertitude liée au Brexit ne semble pas peser sur certains des plus gros capex du secteur alimentaire et des boissons.

Tendances

Pour les secteurs pharmaceutique et des biotechnologies, nous observons encore des investissements importants dirigés vers les médicaments de marque. Les perspectives à court terme continuent sur une note assez positive, avec des dépenses en capital significatives sur plusieurs sites d’Irlande de la part de sociétés comme Pfizer et MSD. Il se dégage une tendance marquée vers la sous-traitance de la fabrication. Des expansions des capacités des lignes de production de génériques s’avèrent être une source majeure d’investissement dans l’année à venir et au-delà.

En conséquence, la tendance pourra peut-être se réorienter vers une production plus ciblée vers les médicaments génériques chez d’autres acteurs pharmaceutiques comme WuXi, Teva et Hovione. Dans le secteur de la technologie médicale (« Medtech »), nous continuons de voir des investissements chez de nouvelles startups comme Renew Health et Meissner Filtration, mais aussi pour des expansions d’installations existantes pour Abbott Diagnostics et Johnson & Johnson Visioncare.

La demande mondiale en whiskey irlandais entraîne un surcroît d’activité de projets autour des distilleries de toutes tailles. Cette activité devrait arriver en phase de construction dans les trois à cinq ans.

Une rumeur circule selon laquelle Coca–Cola explorerait la possibilité de produire une gamme de boissons lactées appelée « Fairlife », dans une usine dédiée qui serait basée dans le comté de Cork. Cette nouvelle gamme se positionnerait en réponse à la baisse de la demande pour les boissons sucrées en Europe.

Après 5 années d’intense et d’importante activité de capex, le thème dominant des secteurs irlandais de la transformation est celui de la consolidation. Les fournisseurs doivent par conséquent s’assurer qu’ils sont au courant des programmes d’investissement qui capturent moins l’attention, afin de pouvoir assurer la continuité de leur flux de projets (nous pouvons vous y aider, parlons-en !).

Ce que nous couvrons

Pharmaceutique, Biotech & Laboratoires – Irlande

Dans notre moteur de recherche MyProtel, nous suivons actuellement :

• 121 projets actifs d’investissement dans les secteurs pharmaceutique et des laboratoires associés aux processus,
• totalisant une valeur potentielle d’environ 7,1 Md d’euros

Denrées alimentaires et boissons – Irlande

Dans notre moteur de recherche MyProtel, nous suivons actuellement :

• 43 projets actifs d’investissement dans les secteurs des denrées alimentaires et des boissons,
• totalisant une valeur potentielle d’environ 1,5 Md d’euros

Synthèse

Globalement, les perspectives de l’année à venir restent positives. L’industrie continue sa croissance, et l’Industrial Development Authority (IDA) prévoit 5 % sur le moyen terme. L’industrie pharmaceutique en Irlande est dynamique en termes de capex, quoique les nouveaux programmes soient plutôt concentrés sur les installations pour génériques et la production en sous-traitance. Les problèmes de capacité des ressources persistent et ont souvent une incidence sur les décisions d’investissement car les sociétés sont obligées d’attendre que se dégage de la capacité. Cependant, d’amples opportunités existent pour les fournisseurs de biens en capital et de services.

Pour les denrées alimentaires et les boissons, « l’effet Brexit » est beaucoup plus prononcé, quoique le flux de projets recommence à progresser, les producteurs étant forcés de faire face et de s’adapter à un futur incertain.

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