Dans cet article, nous visons à vous présenter un aperçu rapide et facilement assimilable des principales tendances et évolutions d’un secteur choisi des industries de transformation, dans l’une des régions que nous couvrons. Pour plus de renseignements sur les secteurs que nous couvrons, cliquez ici.
Dans ce numéro, Paul Bryant, responsable du secteur énergétique chez Protel, présente la situation de cette industrie au Royaume-Uni. Note : Les marchés de l’énergie et du gaz sont pris en compte tels que définis par les critères des bulletins Protel.
Cet aperçu est un recueil des sujets brûlants, points de vue et développements qui font la une des discussions courantes du secteur, et tout point de vue ou opinion exprimés ici n’engagent que l’auteur.
D’un point de vue général, le faible prix du pétrole et l’Accord de Paris de la COP21 continuent d’être les principaux sujets de conversation.
L’excédent de pétrole et la chute des prix ont entraîné beaucoup de licenciements et la cessation d’activité de plate-formes de forage. Les producteurs d’énergie revoient à la baisse leurs programmes d’investissement en capital : jusqu’ici, pas de surprise.
La plupart des analystes prévoient la continuation des bas prix, bien que des discussions aient eu lieu à l’OPEC pour forcer une hausse. Cela dit, la réintégration de l’Iran dans la « communauté internationale » lui permettra de mettre son pétrole sur le marché et il n’y aura donc aucune pénurie d’approvisionnement. Les analystes qui prévoient la continuation de faibles prix pour au moins les 18 mois à venir pourraient bien être ceux qu’il faut suivre.
L’Accord de Paris de la COP 21 ayant été salué par un certain triomphalisme, rythmé par un échange de félicitations mutuelles, il semblerait avoir été un succès. Cet Accord n’est toutefois pas encore ratifié et au moment de la rédaction de cet article, une seule nation l’a fait : Fidji.
Les sceptiques contestent déjà les chiffres et déclarent que :
Le seuil limite de 2° de la hausse des températures n’est pas un objectif suffisamment ambitieux.
Cet objectif ne sera de toute façon pas atteint, parce que lorsqu’on calcule les chiffres correctement, le compte n’y est pas.
Nous verrons bien si dans un contexte économique incertain, les nations en cours de développement peuvent se permettre de réduire leur production de combustibles fossiles, et les nations dites « développées » subventionnent leur transition vers des sources alternatives de combustibles.
Le gouvernement du Royaume-Uni continue d’être critiqué de toutes parts au sujet du manque de suivi de sa politique et du retrait de son soutien en faveur des technologies énergétiques renouvelables et émergentes. Il attend du secteur privé qu’il comble ce vide, les dirigeants politiques considérant de façon controversée que les coûts de technologie renouvelable ayant baissé, les subventions ne se justifient plus.
Le ministère de l’énergie et du changement climatique (DECC) veut voir l’élimination progressive des centrales au charbon d’ici 2025, que remplaceraient les centrales nucléaires et au gaz pour la production électrique de base. Mais depuis, le gouvernement a abandonné le programme de développement de systèmes de captage et de stockage du carbone (CCS), qui était conçu pour réduire les émissions de CO2. Cela soulève de sérieuses questions au sujet de ses engagements envers la réduction des émissions, car CCS pourrait être nécessaire tant que le R-U continue de dépendre d’un combustible fossile, le gaz. Le programme nucléaire avance péniblement et beaucoup le considèrent comme inadéquat, ce qui ramène au gaz pour combler l’écart.
Le sujet majeur de conversation autour du gaz est celui de la fracturation hydraulique. Perçue par certains comme une source bon marché de combustible pour couvrir les besoins de production de charge de base, elle est considérée par la plupart comme devant être bannie et fait l’objet d’une opposition massive sur de nombreux fronts. Les États-Unis et le Canada disposent de réserves massives qu’ils exploitent, dont une partie se retrouve ici comme charge d’alimentation dans le secteur pétrochimique. Il a été discuté d’un pipeline dans l’Atlantique Nord, mais à présent, les arrivées se font par navire pétrolier. Tant de questions restent sans réponse : Le R-U pratiquera-t-il la fracturation ? Ou laissera-t-il une autre nation le faire à sa place ? L’avenir est incertain dans ce domaine et reste sujet à discussion.
À long terme, l’idéal est d’utiliser des sources alternatives d’énergie, préférablement renouvelables, pour fournir toute l’énergie dont nous avons besoin. À tout moment, le R-U a besoin d’au moins environ 40 000 MWe pour alimenter le réseau national. La plus grande partie provient de sources classiques (charbon, gaz et nucléaire), avec en périodes de crise le soutien en pointe de fournisseurs en services de gestion de l’énergie et de centrales produisant de l’électricité. Il y a eu, à un certain moment du mois de janvier, une situation où presque 30 % de la demande du R-U était assurée par l’énergie éolienne, ce qui présage bien de l’avenir. Cependant il est difficile de dépendre uniquement du vent ou du soleil dans le climat britannique, et c’est là que les renouvelables fournissant la capacité de base se révèlent insuffisants.
Nos rapports sur les projets à venir dans le secteur énergétique :
Chez Protel, nous communiquons actuellement sur 367 projets actifs du secteur de l’énergie et du gaz au Royaume-Uni.
Ces projets actifs représentent ensemble une valeur combinée d’investissement potentiel de 27 Md de GB.
Les énergies solaires et éoliennes sont les deux seules technologies renouvelables de capacité suffisante (multi MWe) dont nous disposons, mais nous avons besoin de les stocker pour qu’elles remplissent efficacement leur fonction. Diverses technologies ont été examinées : les batteries, l’air comprimé et l’hydrogène étant les trois favorites actuelles. Si nous pouvions les mettre en œuvre, le stockage pourrait importer de l’énergie pendant les périodes de faible demande et l’exporter pendant les pics. Cela contribuerait sensiblement aux besoins de charge de base.
D’autres technologies énergétiques conviennent mieux à un réseau distribué, conçu pour réduire les besoins en charge de base au niveau local. La digestion anaérobie (DA, encore appelée méthanisation) fait d’énormes avancées en cogénération et en injection de gaz dans le réseau (« Gas-to-Grid »). Les réseaux de chauffage urbain et les centres énergétiques centralisés figurent désormais dans beaucoup de projets de redéveloppement et de nouvelles constructions.
Les projets de valorisation énergétique des déchets (Energy from Waste ou EfW) tirant parti de technologies avancées de conversion (ACT) telles que la pyrolyse ou la gazéification détournent les déchets des sites d’enfouissement et produisent chaleur et énergie pour les industries locales si elles ne les exportent pas vers le réseau. Il existe de surcroît plusieurs projets importants de biomasse (200 MWe+) en développement auxquels s’ajoutent plusieurs autres en cours d’examen, qui se rangent généralement en deux catégories :
- Les gros utilisateurs d’énergie qui cherchent à devenir des générateurs indépendants pour leur propre consommation, avec la possibilité de l’exporter.
- Les développements intégrés qui rassemblent plusieurs utilisateurs de chaleur et d’énergie (ou qui ont le potentiel de les attirer). Ces derniers prennent souvent la forme de « parcs d’énergie verte » et tirent parti de friches industrielles sur des sites désaffectés.
Il est probable que nous continuerons de voir se multiplier les usines de digestion anaérobie, surtout celles qui alimentent le réseau de gaz, et aussi longtemps que nous continuerons d’enfouir des déchets, des opportunités existeront pour les usines ACT et EfW. Mais, tandis que le gouvernement hésitera au sujet des CfD (Contracts for Difference, ou contrats pour les différences de marché), cela découragera les investissements et le développement d’usines importantes d’EfW aura tendance à se limiter aux usines municipales de gestion des déchets. Le marché aux enchères de puissance installée (Capacity Market Auction) n’a eu qu’un faible impact sur les projets en régime permanent. Ils tendaient à favoriser les fournisseurs de services de gestion énergétique et de centrales produisant de l’électricité en pointe, dont certains remplissaient leurs obligations avec des groupes électrogènes au diesel – que l’on pourrait affirmer contraire à l’esprit de l’Accord de Paris !
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