Perspectives 2018 de l’industrie pharmaceutique du Royaume-Uni

Persistance d’un environnement difficile pour l’industrie pharmaceutique du Royaume-Uni, alors que l’investissement commence à se redresser

Protel fait le suivi des activités de projets de capex sur l’ensemble des secteurs principaux de transformation, afin d’aider les fournisseurs à remporter de nouvelles affaires Dans cet article, nous visons à vous présenter un aperçu rapide et facilement assimilable des principales tendances et évolutions d’un secteur choisi des industries de transformation, dans l’une des régions que nous couvrons. Pour plus de renseignements sur les secteurs que nous couvrons, cliquez ici.

Dans notre dernière publication couvrant l’état de l’industrie pharmaceutique du Royaume-Uni, nous avions signalé que les perspectives des projets de dépenses en capital (capex) continuaient de suivre un chemin apparemment habituel, relativement résistant au Brexit.
Cette incertitude, qui découle des indéterminations réglementaire et commerciale actuelles, persiste pour les géants pharmaceutiques du R-U. Toutefois, le paysage des investissements s’est légèrement précisé pour 2018 et au-delà, vers 2019. Les perspectives globales pour 2018 semblent être plus positives que celles que nous percevions en 2017, car nous constatons une augmentation du flux de plans d’investissement.

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Après une période de report à des dates ultérieures, les principaux investisseurs prennent maintenant plus de décisions.
Au 3e trimestre de 2017, nous avions commencé de voir un ralentissement, causé par des projets retardés et des décisions que les sociétés reportaient. Cette tendance semble se prolonger en 2018, à l’exception de plusieurs sociétés qui s’étaient déjà engagées à des dépenses en capital en 2017, dont les projets ont été développés et qui se concrétisent maintenant.

Investisseurs principaux de projets de capex approuvés (données tirées de notre moteur de recherche MyProtel, détails complets accessibles à nos abonnés) :

• Ipsen – Wrexham – Nouveau campus d’innovation
• Seqirus – Liverpool – Nouvelle unité de conditionnement
• Becton Dickinson – Plymouth – Expansion de la production de dispositifs médicaux
• Bio Product Labs – Elstree – Masterplan de redéveloppement du site
• Sterling Pharma Solutions – Cramlington – Nouvelle installation de broyage/micronisation en forme solide (MASF) et laboratoire, et expansion de l’unité-pilote
• MSD – Londres – Nouvelles installations de R&D
• Smith & Nephew – Hull – Nouvelle unité de traitement K5                                                                                                                                                • GSK – Barnard Castle – Nouvelle installation aseptique
• GSK – Ware – Ellipta 4
• Cell Therapy Catapult – Stevenage – CTC – Phase 2
• Centre for Process Innovation – Sedgefield – Centre national de formulation
• Manchester Science Partnership – Macclesfield – Masterplan d’expansion du site
• Cambridge Science Parks – Cambridge – Nouveau bio-incubateur

Facteurs contributifs

Il reste indiscutable qu’en 2018, le Brexit imprime encore l’orientation des décisions en matière d’investissement. Certains plans de secours et examens stratégiques ont produit leurs conclusions, et des producteurs majeurs s’engagent désormais envers des plans d’investissement visant à se couvrir contre un scénario « sans accord » avec l’Union Européenne.

Un exemple qui l’illustre est la décision de GlaxoSmithKline d’ajourner le projet d’investissement de 350 millions de livres à Ulverston (Protel fait le suivi de ce projet depuis 2010 [les abonnés peuvent consulter la réf. : 5547]). L’annonce ultérieure de l’ajournement de ce projet de capex au milieu d’un examen stratégique complet a semblé marquer un changement d’humeur vers la fin de 2017. Malgré cette décision, il reste 140 millions de livres d’investissements que nous suivons sur l’ensemble des 3 sites principaux de GSK.

D’autres investisseurs majeurs ont de gros programmes en attente d’approbation :

• GSK – Montrose
• AZ – Macclesfield
• UCB – Slough
• Teva – Runcorn
• Fujifilm – Billingham
• NAPP – Cambridge
• Boots – Nottingham
• Sanofi – Holmes Chapel

Un autre facteur majeur ayant une incidence sur les plans d’investissement en capital du secteur pharmaceutique du R-U est le challenge que pose le futur processus réglementaire pour les médicaments. Avec le déménagement de L’Agence Européenne du médicament de Londres à Amsterdam, il est devenu un enjeu majeur pour les producteurs du R-U d’assurer la continuité d’accès au marché pharmaceutique européen. Les autorisations de mise sur le marché des produits devront être renouvelées ou transférées, ce qui entraîne des conséquences de coût importantes.

Dans ce but, la tendance semble être la construction de centres d’essai dupliqués dans d’autres pays européens, pour veiller à ce que les laboratoires pharmaceutiques du R-U puissent continuer de produire sans interruption.

Notre perception

Il existe encore plusieurs gros programmes qui alimentent le flux de projets. Un nombre important de sociétés a lancé des projets d’investissement à un stade encore précoce de conception (détails complets accessibles aux abonnés de notre base de données de projets). Pour illustrer la nature changeante des investissements en 2018, nous croyons comprendre qu’il est peu probable que cette année GSK approuve des projets individuels supérieurs à environ 10 millions de livres, afin de privilégier de plus gros investissements en 2019.

Nous avons constaté que le mix s’éloignait légèrement des installations de production primaire de grande taille vers des établissements plus petits de recherche, de développement et d’analyses. Protel a rendu compte plus de 250 projets évoluant au cours de l’année 2017. Parmi ceux-ci, plus de la moitié étaient de nouveaux projets entrant dans notre fichier, indiquant qu’il y a clairement une abondance d’investissements à la fois aux stades précoces, et arrivant en phase d’acquisition en 2018. Cela signifie que pour les producteurs de biens d’équipements et de services associés, le potentiel ne manque pas, mais qu’il est probable que le marché devienne de plus en plus compétitif.

Activité des sociétés d’ingénierie

Cette évolution de l’industrie pharmaceutique du R-U vers des investissements de plus petite taille, plus dynamiques, a entraîné de nombreuses sociétés d’ingénierie à soumissionner pour les mêmes programmes. En conséquence, le paysage est maintenant extrêmement compétitif. Cet éloignement des gros projets d’investissement a quelque peu aplani le terrain, car sur des programmes de taille petite à moyenne, les petites organisations sont mieux équipées pour se mesurer aux grandes.

Globalement, les sociétés d’ingénierie gardent un bon niveau d’activité, certaines faisant remarquer qu’elles constatent plus de reports de gros programmes de la part de leurs clients habituels. De plus en plus toutefois, elles obtiennent du travail de sociétés plus petites et pensent que cette tendance continuera pendant 2018.

Fusions et acquisitions

Par rapport au début de 2017, les activités de fusions-acquisitions pour ce début de 2018 sont en hausse. Un nombre significatif de développements se sont produits pendant l’année écoulée.

Fareva a racheté Boots Contract Manufacturing, et en conséquence les projets ont été temporairement mis en attente. Sanofi a fait l’acquisition de la société de biotechnologie Bioverativ, renforçant encore sa position dans le secteur du traitement des maladies rares.

Autifony Therapeutics a conclu une entente d’approvisionnement avec Boehringer Ingelheim, ce qui confère à Boehringer l’exclusivité sur l’achat des actifs d’Autifony pour traiter les troubles sérieux du SNC. Blue Earth Diagnostics et GE Healthcare ont signé un accord de fabrication au R-U pour y établir la fabrication de l’imagerie par tomographie par émission de positron (PET) de Blue Earth.

La société de développement de médicaments Ergomed a conclu un partenariat de co-développement avec Allergy Therapeutics. Cette collaboration viendra appuyer la commercialisation de la plate-forme Allergy Therapeutics OralVac. PCI Pharma Healthcare a acquis Millmount Healthcare afin d’étendre ses services pharmaceutiques et contractuels de fabrication européens. Syngenta a été rachetée par ChinaChem.

La société d’instrumentation Spectris a acquis Concept Life Sciences (découverte de médicaments) afin d’ajouter à sa division analytique une capacité technique. Selcia Custom Radiolabeling a été acquis par le laboratoire d’analyses Eurofins. Il y a eu en outre plusieurs petites OPA dans le secteur de la découverte de médicaments.

Tendances majeures

Les sociétés de découverte de médicaments se font concurrence pour engendrer la prochaine génération d’antibiotiques, avec l’inéluctabilité à terme d’une mise à l’échelle commerciale. Certaines, parmi lesquelles Bicycle Therapeutics et Medherant, cherchent à mobiliser des investissements par subvention. Ce processus sera probablement laborieux – jusqu’à dix ans pour passer des essais cliniques à la commercialisation – aussi aucun investissement imminent n’est prévu, mais nous nous attendons à voir ce genre d’initiative percoler au cours des prochaines années.

La R&D dans le secteur pharmaceutique du R-U continue son fort niveau d’activité. La stratégie industrielle du gouvernement vise à associer les universités et les entreprises de toutes tailles, afin de collaborer et de s’engager à des investissements supplémentaires au R-U. Cela nécessite d’essayer d’augmenter la R&D à 2,4 % du PIB d’ici à 2027, réalisant une augmentation de 80 milliards de livres au cours des 20 prochaines années. 146 millions de livres de fonds gouvernementaux sont déjà engagés au cours des 5 prochaines années sur plusieurs domaines, par exemple, la thérapie innovante, le développement et la fabrication de médicaments et de vaccins.

L’expansion du centre de thérapie génique et cellulaire de Stevenage, est actuellement dans sa deuxième phase de 12 millions de livres pour doubler sa capacité (Protel a couvert ce programme en 2016 [abonnés, voir réf. : 14752]).

Les PME britanniques bénéficiant d’une croissance rapide et d’investissements incluent Oxford Biomedica, Toughlight Genetics et Adaptimmune. Le nombre de ces sociétés est passé de 22 en 2012 à 64 en 2017, ce qui indique un potentiel de croissance prometteur.

MSD et Qiagen ont annoncé un investissement combiné au R-U en excès de 1 milliard de livres. Merck Healthcare a établi un centre de recherche en sciences de la vie de 30 millions de livres à Londres et Qiagen Diagnostics a un projet de développement d’un campus génomique à Manchester.

L’intelligence artificielle est actuellement à l’étude pour ses applications en diagnostics pharmaceutiques et représente un potentiel de croissance. Ses bénéfices possibles pourraient inclure le déploiement de plates-formes informatiques et d’analyse des données pour informer les équipes des opérations cliniques de tendances émergentes.

Conclusion

Les perspectives globales sont assez optimistes, avec quelques domaines de préoccupation. Il semble que la stratégie industrielle du gouvernement apportera un stimulus important au secteur pharmaceutique du R-U en 2018 et 2019. Il est cependant indiscutable qu’une grande incertitude persiste et qu’elle continue d’avoir une incidence sur les calendriers des projets.

Il est donc essentiel que les fournisseurs intéressés par cette industrie surveillent de près les calendriers et l’horizon d’investissements en évolution rapide sur ce secteur pour 2018. Lorsque des projets qui ont été en attente pendant quelque temps reçoivent soudain approbation et commencent à progresser, il est vital d’agir au bon moment. Beaucoup d’acteurs de l’industrie suivent de près des entreprises comme GSK et AstraZeneca pour voir dans quelle direction elles décideront de se diriger, afin de donner suite en conséquence. Un nombre moindre de gros projets continuera d’imprimer au paysage un caractère très concurrentiel – les bons niveaux d’investissement encore prévus ou sur le point de se concrétiser deviennent encore plus vitaux pour les fournisseurs en 2018.

Couverture des Bulletins de projets du secteur pharmaceutique – Royaume-Uni

Chez Protel, nous suivons actuellement 207 projets pharmaceutiques actifs totalisant une valeur potentielle d’investissement légèrement supérieure à 4,8 milliards de livres au R-U.

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